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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/276

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CHAPITRE VI

l’abordage


Auger et Morin surveillèrent et Riberda se tint sur ses gardes. Les soupçons des deux premiers s’en allèrent comme ils étaient venus.

Selon les calculs du pirate, le Solitaire était en retard et s’il n’était pas en vu le lendemain il ne serait jamais.

L’émissaire de Buscapié travaillait toujours son œuvre, lentement, sourdement mais habilement.

Avec des promesses et des donations d’argent il avait gagné Geubb, Hochfolden et Vogt. Cela suffisait. Les autres, grâce au narcotique, seraient mis dans l’impossibilité de nuire.

Ce n’était plus la cargaison du Marie-Céleste qu’il promettait aux traitres mais c’était les trésors fabuleux du capitaine Buscapié. Et il avait décidé ses complices à ne pas enlever la valeur d’une épingle sur le navire leur disant qu’il ne perdraient rien pour attendre.

Dans l’après-midi du vingtième jour après son départ le Marie-Céleste était par le travers des îles Açores. La mer était calme comme une nappe de cristal et elle n’avait pas cessé de l’être depuis le commencement du voyage. On espérait toucher à Gibraltar en moins de six jours.