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les mystères de montréal

circonstance solennelle, car une question importante va se décider… Le traité de la cession continuera-t-il à être violé impunément ou jouirons-nous des droits que possédaient nos pères avant la conquête ?… Respectera-t-on enfin nos droits de sujets britanniques ?

La nation canadienne-française est en danger. Et lorsqu’une nation est en danger que fait-on ? Tout national est soldat. On choisit un général afin de marcher comme un seul homme en bataille rangée, épaule contre épaule et voler à la défense de ses droits, sans craindre ni les balles ni les boulets de l’ennemi.

Dans une situation aussi critique que font nos chefs ?… Abandonnent-ils le champ ?… Désespèrent-ils ?… Au contraire, ils disent : En avant ! Dieu et nos droits ! Advienne que pourra !

Secondons les ! Sortons de cette apathie, de cette torpeur mortelle. Marchons sous l’égide d’hommes capables de nous guider, en criant aux Anglais : « Halte-là, c’est assez !… »

Si je vous ai rassemblé au milieu de cette nuit humide, c’est qu’il n’y a pas de temps à perdre. Un bataillon sous le commandement de Gore a l’intention de traverser le village à l’aurore pour se rendre à Saint-Charles arrêter les patriotes, les prendre par surprise… Laisserez-vous passer ce bataillon ?

— Non ! Non ! crièrent tous les membres de l’assemblée.

— C’est cela, ne désespérons pas puisque nos pères