celui d’être toujours aussi chanceux que ce soir. Et si ce souhait se réalise, je m’en ferai un autre à moi : celui de ne jamais tomber entre vos mains.
Après avoir bu en l’honneur du banquier, on se mit à table et Verreau dit :
— Moi, je vais manger à la santé de la charmante belle-sœur de monsieur Braun.
— Comment, fit ce dernier en souriant, son souvenir vous suit-il jusqu’ici ?
— Ah, comment m’abandonnerait-il ! Depuis que j’ai vu mademoiselle, que je lui ai parlé, je l’ai toujours présente à l’esprit.
— Elle est donc bien charmante cette demoiselle fit de Courval.
— Charmante, n’est pas assez, reprit Verreau.
— Est-elle jolie ?
— Jolie !… ah… un visage angélique, des yeux de madone…
— Tiens, vous me la présenterez, je suppose, monsieur Braun.
— Certainement.
— Si nous devenions rivaux, fit de Courval. Quel âge a-t-elle ?
— Vingt-cinq ans.
— Et pas encore mariée avec tous ses charmes, avec son visage angélique, avec ses yeux de madone.
— Elle le serait depuis longtemps, répondit Braun, si elle n’avait pas dans la tête des chimères qui la con-