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les mystères de montréal

— Gagnon, fit nerveusement le banquier, en serrant le bras de son ami, mais buvez donc, vous ne buvez pas.

Et il lui versa un énorme verre de Champagne qu’il lui fit avaler ! Ensuite il demanda.

— Mais comment diable avez-vous pu épouser la sœur de cette fille-là vous ?

— C’est encore toute une histoire. L’année dernière je m’en vais à Saint-Denis comme ingénieur de la Compagnie Donalson de New-York. Je rencontre les deux demoiselles Duval. Je balance entre Jeanne et Marie. Refusé par la première, j’entre en amour avec la seconde. Quatre mois après elle était ma femme.

— Mais c’est un vrai roman que vous me contez au sujet de cette Jeanne… Elle est jolie, a de l’esprit, son fiancé disparaît, elle ne le croit pas mort et l’attend toujours.

Mackenzie qu’on eut cru inattentif à cette conversation regarda Braun et dit :

— Il manque un chapitre à ce roman.

— Lequel ?

— Ne l’avez-vous pas remarqué ?

— Non.

— C’est que la fiancée, l’héroïne du roman, n’est pas encore mariée.

— Ah ! ah ! dans ce cas, peut-être le roman sera-t-il fini sous peu, dit de Courval.

— Je l’espère, murmura Braun.

On demanda encore un Champagne, et quand une