CHAPITRE II
un survivant
— Tiens, une lumière là-bas.
— Une lumière ? répondit le capitaine Hawthorne du Scotland.
— Oui ; regardez, capitaine.
En effet il y avait une lumière par le travers de bâbord. Elle pouvait être à quatre milles.
Le Scotland était à 230 lieues des côtes de la Sénégambie et sur le chemin d’aucuns navires qui vont soit au Brésil, soit au cap de Bonne-Espérance. Il s’était détourné de sa route ordinaire pour aller faire de l’eau à l’embouchure d’un petit fleuve.
— Je ne vois pas où cela peut être, dit le capitaine, cette lumière n’est pas celle d’un vaisseau qui navigue ou qui brûle. Il faut qu’elle soit sur une île.
— Nous avons passé ce matin l’île Mahu, et la carte n’en mentionne pas d’autre qui soit habitée dans ces parages.
— C’est peut-être un naufragé qui nous fait des signaux.
— Si nous louvoyions dans cette direction, fit le contre-maître.
— Nous sommes dans un endroit trop dangereux, répondit le capitaine. Ces îles doivent être entourées de récifs ; nous briserions notre coque. Au jour si nous