CHAPITRE III
le dîner
Comme George Braun l’avait dit au banquier de Courval, Jeanne Duval habitait Montréal avec sa sœur.
Depuis que nous l’avons vue, à Saint-Denis tomber évanouie dans les bras de sa sœur, en voyant les Habits-Rouges cerner la maison pour arrêter son fiancé, il s’était passé bien des événements.
Madame Duval ne survécut point longtemps à son mari. La maladie — le chagrin — qui la minait, l’emporta dans l’automne de 1841. Avec la chute des feuilles elle alla rejoindre dans le cimetière de Saint-Denis le compagnon fidèle qu’elle pleurait.
Ils sont là tous les deux couchés dans leurs froids tombeaux, à l’ombre de l’église.
Jeanne, Marie et Albert leur ont élevé un monument. Sur l’une des façades on lit ces mots plus éloquents que les jérémiades des poètes :
le notaire Matthieu Duval
homme de bien
tué à montréal
par le despotisme des anglais
le 20 décembre 1838
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vous qui avez combattu à ses côtés
priez pour lui !