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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/316

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les mystères de montréal

Canada de la compagnie Donalson qui faisait beaucoup d’affaires en ce pays, il abandonna la pratique du génie civil pour se consacrer entièrement aux intérêts de la maison qu’il représentait. Il vint résider à Montréal et se fit un beau traitement dans cette nouvelle branche d’affaires.

Il établit sa résidence dans le bas de la rue des Allemands et la monta avec luxe. Il menait un gros train de vie et dépensait tous ses revenus.

Cependant il ne rendit pas sa femme heureuse. Quelque temps après le mariage, quand les premiers feux de l’amour furent éteints, la jeune femme s’aperçut que son mari n’était plus le même. Il rentrait tard le soir passant une partie de ses nuits au club ou au théâtre. Il devint renfermé en lui-même, grondeur et menait la maison rondement. Il ne fallait pas attribuer ce changement à ses affaires puisqu’elles étaient très prospères.

Souvent, il voulait faire épouser à Jeanne des candidats de son choix à lui, mais la jeune fille refusait toujours quoiqu’elle fut sans nouvelles de son fiancé de 1837, depuis deux ans.

Jeanne recevait peu et sortait encore moins. C’était par exception et pour faire plaisir à son beau-frère qu’on la voyait à de rares intervalles assister aux fêtes données dans l’aristocratie montréalaise. Pourtant elle était intelligente, instruite, jolie, avait des manières et figurait avec avantage dans un salon.

Les jours de réception, la maison de monsieur Braun