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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/327

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CHAPITRE IV

la vie sauve


En mettant le pied sur la plage, Paul Turcotte se jeta à genoux et remercia le ciel de l’avoir sauvé d’une mort si imminente. Revenu de sa première joie, il se demanda si Dieu ne lui réservait pas une mort plus affreuse sur cette côte aride et désolée.

Durant un instant il se prit à regretter sa petite île où il avait vécu pendant les deux dernières années.

Il regarda autour de lui mais n’aperçut aucune trace d’être humain. À quelques arpents de là il y avait une petite colline, y étant monté, il vit qu’il était bien dans un pays inhabité. De tous côtés, des déserts.

D’après ses calculs géographiques, il était loin le Rio-de-Janeiro. Mais peut-être qu’en longeant la côte il arriverait à un poste habité.

Comme la nuit venait rapidement, il résolut d’attendre au lendemain.

La mer s’était apaisée et rejetait sur le rivage les débris informes du malheureux navire. Et parmi les cadavres gonflés d’eau, il reconnut celui de son infortuné capitaine. Paul Turcotte était bien le seul survivant de cette affreuse catastrophe.

Le lendemain, s’acheminant bravement vers le Sud, il marcha toute la journée sans rien apercevoir.