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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/328

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les mystères de montréal

Vers le milieu du deuxième jour, il vit un nuage de poussière à l’horizon. S’étant avancé dans cette direction il reconnut une tribu de sauvages.

Ceux-ci, de leur côté, avaient vu le naufragé et piquèrent leurs chevaux pour arriver plus vite sur lui, en lançant des cris furieux d’anthropophage.

Cependant quand ils furent assez près pour distinguer ses vêtements, ils abaissèrent leurs lances, modérèrent leur course et semblèrent se consulter.

Turcotte attendait avec impatience la fin de cette consultation d’où dépendait sa vie. Enfin un sauvage qui était évidemment le chef de la tribu s’avança vers lui.

Il montait avec dignité un superbe cheval noir dont la tête ornée de panaches rouges écarlates se balançait gracieusement.

Le chef descendit de cheval et ayant fait deux fois le tour du Canadien, en dansant, il adressa une harangue dans une langue inconnue au naufragé. Cependant il vit qu’on lui adressait des paroles amicales et qu’on l’invitait à suivre la tribu.

Le Canadien, ayant fait signe qu’il acceptait l’invitation, tous les sauvages sautèrent sur le sable, comme un seul homme, et sur un geste du chef, commencèrent à danser en faisant retentir le désert de leurs cris gutturaux.

Turcotte se demanda si ce n’était pas là le prélude d’un festin où il serait servi en nourriture.

Ceux qui semblaient être les plus haut placés de la