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les mystères de montréal

sors aux dépens de ceux qui étaient sous leur juridiction.

On conduisit les Guaranis avec dureté, on les força à travailler comme des bêtes de somme et à payer des impôts trop onéreux.

Pendant longtemps les enfants des pampas obéirent à ces gouverneurs inhumains. Ils patientèrent car les Jésuites leur avaient dit : « Nous reviendrons dans quelques mois. »

Mais un soir que les Guaranis rentraient dans leurs réductions devenues ennuyantes, un subalterne du gouverneur leur engagea chicane.

La patience des sauvages était à bout. Ils se soulevèrent comme un seul homme, massacrèrent plusieurs Espagnols, brûlèrent leurs réductions et s’enfuirent vers le nord.

Depuis ce temps ils ont repris la vie nomade qu’ils menaient avant l’arrivée des Jésuites au Paraguay.

Aujourd’hui le voyageur, assez audacieux pour pénétrer dans les régions inexplorées du haut Amazones, les distingue encore des autres tribus de l’Amérique du Sud.

Par les idées assez précises qu’ils ont d’un Dieu, il est facile de voir que leurs ancêtres ont eu des rapports suivis avec les blancs.

Cependant plus ils vont, plus ils retombent dans leur ancien état de barbarie, et dans un demi-siècle il est probable qu’on ne les distinguera pas des autres sau-