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les mystères de montréal

vages qui errent comme des loups féroces dans les contrées brûlantes du Sud.

C’était entre les mains de cette tribu que Paul Turcotte était tombé.

Lorsque les voyageurs furent dans l’île, un vieillard s’avança au devant d’eux.

En voyant un blanc il parut intimidé puis, ayant parlé au chef, il prit les mains du Canadien et les baisa avec respect. Et il lui adressa la parole, lui montrant tour à tour le ciel, la terre et l’eau.

Ensuite il l’amena à une hutte située au milieu du village et l’y ayant fait entrer, il lui présenta un fusil, une boîte de cartouches et tous les autres outils d’un chasseur.

À la vue de ces objets de fabrique européenne, Paul Turcotte fut très étonné. Comment se trouvaient-ils en cet endroit si retiré du monde civilisé ?

En même temps le vieux sauvage lui présenta une écorce de nopal sur laquelle étaient écrites en langue française les lignes suivantes :

« Île des Guaranis, rivière Tapajos, 15 mars 1831.

« Sur le point de mourir loin de mon pays, je veux laisser des notes qui seront utiles aux blancs, si les hasards en amènent jamais dans cette partie reculée du monde.

« Mon nom est Yves Lamirande. Je suis Français et natif de Brest. En 1829, je vins à Bahia pour tenter fortune dans les mines de diamants. Après un mois de séjour dans cette ville, je me joignis à un parti de