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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/348

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les mystères de montréal

pieds, que tous ceux qui ont visité cet endroit, connaissent. »

« Tout à coup on a vu un forçat saisir une barre de fer et s’élancer au devant des chevaux au risque de sa vie. L’excitation était à son comble : cet homme s’exposait à une mort presque certaine. »

« Quand les chevaux arrivèrent sur lui, il en abattit un avec sa barre de fer et saisissant l’autre à la bride, le força à s’arrêter. »

« C’est à ce brave détenu que notre maire et celui d’Angostura doivent leurs vies, ils s’en souviendront longtemps. »

« Une requête demandant la grâce du sauveteur a été signée sur-le-champ. »

« C’est le courrier qui nous a donné ces détails qui l’a apportée au président Perriez. Et nous pouvons ajouter que celui-ci y a fait droit. »

« Demain le même courrier repartira pour l’Orénoque, où il remettra au forçat un papier lui accordant sa liberté. Ce dernier se nomme Jos Matson et a été condamné aux mines à perpétuité, l’année dernière. Il faisait partie de la fameuse bande de pirates qui montaient le corsaire le Solilaire — capitaine Buscapié — capturé par le cotre Joaquin du gouvernement. »

— Tu vois, reprit l’ancien forçat quand le banquier eut fini de lire. Je suis redevenu un homme libre… Mais j’ai une commission pour toi… Lorsque j’ai quitté mes compagnons qui ont survécu aux horreurs du climat des bords de l’Orénoque, ils m’ont chargé