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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/349

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les mystères de montréal

d’une mission sacrée. « Si jamais, m’ont-ils dit en me serrant la main, tu revois Buscapié le traître, venge-nous ! Demande-lui pourquoi il nous a abandonnés comme un lâche, en emportant avec lui le trésor commun, quand il pouvait nous racheter avec. » Et tu te rappelles Salante, ce mousse qui grimpait si bien dans les mâts, s’avançant vers moi, il me dit avec des larmes dans la voix : « Je te sais assez habile pour retrouver le capitaine Buscapié, quelque soit l’endroit où il vive. Dis-lui de ma part qu’il est aussi méprisable qu’un serpent… Si tu peux, plonge-lui ton poignard dans le cœur ! »

Terrifié par ces paroles prononcées lentement, avec rage, le banquier sentit sa figure blêmir et ses cheveux se dresser sur sa tête.

Il jeta un regard autour de son fauteuil pour s’assurer une seconde fois que la porte et les châssis étaient bien fermés.

Matson continua, toujours sur le même ton. Ses phrases devenaient saccadées :

— Durant un an je t’ai cherché par tout le monde… Venu à New-York comme matelot, j’avais pour ainsi dire renoncé à mes recherches, te croyant mort, quand j’ai entendu parler du crime mystérieux commis sur la rue Notre-Dame… J’ai tout deviné : cet homme trouvé mort sous les fenêtres du « London Club » c’est Garafalo, ce matelot espagnol qui s’est sauvé avec toi, lors de la capture du Solitaire… Tu l’as assassiné