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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/357

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CHAPITRE VI

irisko


Les sauvages battirent l’île dans tous les sens. Plusieurs traversèrent le fleuve et fouillèrent les rives. Cependant ils ne voulurent pas s’aventurer trop loin, dans la crainte de quelque piège.

Ils rentrèrent au village les uns après les autres, la tête basse et la figure empreinte d’un désappointement extrême.

— Rage ! cria le vieux chef quand tous ses guerriers furent de nouveau réunis autour de lui, le Grand-Esprit nous en veut… Depuis la dernière lune trois prisonniers nous ont échappé… Y aurait-il quelqu’un ici qui protège ces chiens d’Outeiros ?…

Les guerriers grincèrent des dents. Pourtant Ratraca avait raison de demander cela. Quinze jours auparavant, au cours d’une excursion dans l’intérieur du pays, il avait fait deux prisonniers qui étaient disparus comme par enchantement, pendant qu’on les emmenait dans l’île. Comment s’étaient-ils évadés ? On ne le savait pas.

— Qu’on amène celui qui faisait la garde cette nuit ! fit le vieux chef.

Le gardien, encore souffrant, était couché dans sa hutte. On alla le chercher, il fit son apparition, la tête enveloppée d’une peau de lama.