Aller au contenu

Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
392
les mystères de montréal

— C’est vrai.

— Elle vous a donné, il y 1 un an, plein pouvoir de faire profiter cet héritage comme bon vous semblerait.

— C’est encore vrai.

— Elle avait confiance en vous… Et vu son inexpérience de jeune fille, cela s’est fait sans papiers.

— Sans papiers, répéta Braun, qui ne savait pas où son ami voulait en venir.

— Alors dites simplement à votre belle-sœur que vous avez perdu son argent dans une malheureuse spéculation, et que, si elle persiste dans ses refus, vous ne lui rembourserez pas un centin… Elle sera obligée de se marier… Je me charge du reste.

— C’est un peu dur, agir ainsi avec sa belle-sœur.

— Comme vous voudrez, mais…

Le banquier trouvait que son compagnon ne plaidait pas assez sa cause, auprès des dames. Il se dit qu’il arriverait une circonstance où Braun se verrait forcé de faire même l’impossible pour obliger sa belle-sœur à l’épouser.

Cette circonstance arriva. Se présenta-t-elle d’elle-même ou l’ancien pirate la fit-il arriver exprès ? Nous ne saurions le dire.

Le représentant de la maison Donalson jouait extrêmement à la Bourse, dont il était un des membres. Ayant de grosses sommes à disposer, puisqu’il jouait avec l’argent de la maison dont il était l’agent, il trouvait moyen d’augmenter son capital personnel.