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les mystères de montréal

Turcotte, ayant montré ses papiers à l’amiral Landez, celui-ci lui dit cordialement :

— C’est bien capitaine, je vous conduis à l’instant à bord du Castillo.

Le Canadien descendit dans une chaloupe avec ses neuf hommes et prit place à côté de l’amiral.

Long de 400 pieds, large de 40 ; 14 pieds de tirage ; 2 ponts et charpente en fer, 1000 tonneaux, 20 canons à chaque sabord ; 150 hommes d’équipage ; tel était le Castillo, le second navire de la flotte mexicaine, tant en capacité qu’en grosseur.

Il faut une certaine tête pour commander une frégate de cette espèce, et malheur au commandant à qui l’art de la stratégie, le courage ou le sang-froid manque. Il fera le malheur de son équipage et des intérêts qu’il représente.

Toutes les qualités requises pour occuper ce poste dangereux, Escobar les avait trouvées réunies chez le capitaine du 9ième bataillon.

Le lendemain, l’amiral Landez se rendit sur le Castillo et dit au nouveau commandant.

— Levez l’ancre immédiatement : vous devez partir sans tarder… Pino, notre espion, arrive de Loambuc. Il a appris que deux mille confédérés doivent débarquer dans la baie d’Eselona… Vous irez croiser à l’entrée de la baie. Il ne faut pas qu’un seul ennemi débarque à terre… Le Madrid vous accompagnera. Ces ordres sont-ils suffisants ?