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les mystères de montréal

— Ils le sont, amiral, et si un ennemi débarque à la baie d’Eselona, c’est qu’il aura passé sur mon cadavre.

— Je vous en tiendrai compte, vaillant capitaine ; j’ai confiance dans l’issue de l’engagement.

L’amiral redescendit dans sa chaloupe et regagna son navire.

L’engagement fut dur, mais l’avantage resta aux Mexicains. Pas un confédéré ne mit pied à terre.

Cette victoire, due au capitaine Canadien, ranima le courage des troupes d’Escobar : elle fut acclamée par tout le pays et l’espoir renaquit. Ceux qui entretenaient des doutes sur la capacité de Turcotte n’en entretinrent plus. Tous burent à la santé de l’étranger, et Escobar dit :

— Dieu merci, je suis fier de mon choix

L’amiral Landez félicita Turcotte. Il s’informa de son origine, de sa jeunesse, lui demanda comment il avait laissé son pays, comment il était venu au Mexique.

À toutes ces questions, le commandant répondit avec la plus grande franchise. Il raconta en quelques phrases les maux qui avaient fondu sur lui, et comment fatigué de la vie, il cherchait une occasion de se sacrifier pour une bonne cause.

Puis il termina en disant :

— Plusieurs de mes ancêtres se sont battus pour des causes équivoques, pour ne pas dire injustes. En retour, on les a vilipendés, puis abandonnés dans le danger… J’ai cru que c’était bêtise de tirer l’épée pour un indi-