Aller au contenu

Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
419
les mystères de montréal

ne nous verra pas et viendra se jeter entre ces deux lignes… Alors elle sera en notre pouvoir.

Cet engagement s’annonçait comme décisif. C’était la mort de l’un des deux partis.

La nuit vint sombre, opaque. C’était précisément le temps qu’il fallait pour essayer à se prendre au piège mutuellement.

Deux frégates mexicaines, le Madrid et la Aurora se placèrent à quelques encablures du rivage ; le Castillo et le Guadalajara tinrent la haute mer.

Cette nuit faillit être funeste aux Mexicains.

L’amiral Landez avait ordonné d’éteindre tous les feux. La flotte guatémalienne approchait à toutes voiles. Mais on la vit soudainement ralentir sa course. L’amiral, ayant cherché la cause de cela vit qu’un des fanaux du Castillo venait d’être allumé.

Les Mexicains étaient trahis par un des leurs.

À cette vue, Paul Turcotte, pour montrer que cette trahison était faite à son insu, se met à la poursuite de la flotte ennemie, qui rebroussait chemin. En voyant cet acte de hardiesse, les trois autres frégates le suivirent.

La lutte fut terrible au milieu des ténèbres. Cinq frégates guatémaliennes, contenant chacune plus de sept cents hommes furent coulées à fond, et deux autres furent amenées prisonnières. Mais en retour, Turcotte, le vaillant capitaine du Castillo fut étendu sur le pont de son navire, la jambe gauche fracturée par un obus.