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les mystères de montréal

mitraille venue. Les confédérés tournaient les yeux du côté de la mer. Cependant leur récente tentative de débarquement avait échoué d’une façon si crâne qu’on fut quelques semaines sans penser à la renouveler.

Nunez pensa à bon droit qu’en amusant Escobar par de petites attaques, il pourrait sans être découvert, amener le gros de son armée vers la mer, et l’embarquer secrètement sur les navires, pour aller la débarquer sur les côtes même de la Sierra de Monterez.

L’idée était ingénieuse et deux choses étaient requises ; ne pas être remarqué par Escobar ni vu par Landez.

Ce ne fut qu’à la dernière minute qu’Escobar découvrit le stratagème. Il fit un coup de maître. En un clin d’œil, pour ainsi dire, il rassembla plusieurs centaines de chevaux devant son camp, fit monter à cheval l’élite de ses troupes et se dirigea vers la côte.

Plusieurs bêtes restèrent sur la route, incapables de suivre le galop vertigineux de la majeure partie de la troupe.

Les confédérés devaient mettre leur projet à exécution durant la nuit.

L’amiral Landez, qui avait une grande confiance en Paul Turcotte, et sachant qu’il ne craignait pas la mort, lui confia le poste le plus dangereux.

— Nous éteindrons tous les feux, dit Landez, nous formerons deux lignes de vaisseaux : l’une près de la côte, l’autre à trois milles… La flotte des confédérés