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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/421

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les mystères de montréal

lescent. Et Escobar, redoutant sa mort, voulut le récompenser en le décorant de l’ordre des Chevaliers du Mexique.

Les officiers des troupes en garnison dans la baie d’Eselona, s’étant rassemblés dans la grande salle de l’hôpital, et avant formé le carré d’usage, le président Escobar présenta une croix d’or au convalescent et lui adressa les paroles suivantes :

— Vous avez fait honorablement la campagne. À peine dans notre armée, vous avez été blessé à Jora, vous trouvant au premier rang. Vous avez travaillé sans relâche au triomphe de notre cause. Plus tard, vous avez répondu encore à notre appel. Vous avez laissé les délices d’un château, pour venir vivre dans nos montagnes sauvages… Trahi dans la baie d’Eselona, vous avez gardé votre sang-froid ; vous avez poursuivi l’ennemi qui échappait, saisi de vos mains le drapeau de l’amiral Azton, et coulé à fond une partie de sa flotte. Alors vous êtes tombé inanimé… Au nom du peuple mexicain, au nom du gouvernement mexicain, je vous remets cette croix des Chevaliers du Mexique. Personne n’a de titre plus glorieux à cette récompense, car la vaillance et le dévouement résument votre séjour dans notre camp. Vous avez été à la patrie par la vaillance et au prochain par le dévouement.

La convalescence fut longue. Elle se fit cependant, lente, douloureuse, risquée. Les blessures et les fièvres jaunes ; de plus, un autre mal que les médecins ne pou-