Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/427

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
427
les mystères de montréal

Le voleur regardait avec des yeux hagards et tremblait.

— Parle ! parle ! comment as-tu nommé le Marie-Céleste ?

Le héros de la baie d’Eselona attendait une réponse. Il ne pensait plus à tenir cet homme qui venait de prononcer un nom qui l’avait électrisé.

— Tu as nommé le Marie-Céleste, fit-il, comment cela se fait-il ?

— Je vous croyais mort depuis longtemps, répondit le voleur, en reculant toujours comme s’il se fut trouvé en face d’un revenant.

— Qui es-tu pour me croire mort ? demanda le fiancé de 1837.

Le voleur ne répondit pas.

Tout-à-coup le Canadien poussa un cri.

— Ah ! je te reconnais, fit-il, tu es Riberda !

Paul Turcotte venait de reconnaître l’homme qu’il avait engagé à Montréal, trois ans auparavant, pour faire la traversée de l’Atlantique. C’était ce même homme que Charles Gagnon avait précipité dans les eaux froides du Saint-Laurent, sept semaines auparavant, et qu’il croyait disparu à jamais.

Paul Turcotte ignorait le rôle ingrat qu’avait joué cet homme sur le Marie-Céleste; aussi lui demanda-t-il :

— Qu’as-tu fait sur le Marie-Céleste… Que signifie ce mystère !…