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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/428

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les mystères de montréal

L’ancien émissaire du capitaine Buscapié n’osait répondre.

— Grâce, dit-il enfin, et je vous livrerai votre plus grand ennemi, Buscapié.

— Buscapié ? fit Turcotte.

— Lui-même. Vous ignorez qu’il est la cause des malheurs qui ont fondu sur vous… Il est ici à Montréal, vivant sous un nom d’emprunt. Il est riche et respecté…

— Quel est ce nom d’emprunt !

— Le Banquier de Courval.

— Grand Dieu, fit le Louisianais, c’est celui qui a volé notre héritage !

Si le tonnerre fut tombé au milieu de l’appartement par ce temps d’hiver, il n’eut pas produit autant de surprise.

— Le banquier de Courval ! répéta Paul Turcotte.

— Oui et plus que cela, capitaine, il se propose d’épouser de force dans quelques jours une personne que vous avez aimée.

— Qui ça ? demanda vivement le balafré du Mexique.

— Jeanne Duval.

— Jeanne Duval ! Tu mens !

— Je vous jure que non, le banquier essaie de l’enlacer dans ses filets.

— C’est faux ! c’est impossible ! dit Turcotte.

Une crise de nerfs faillit s’emparer de lui, mais il était plus homme que cela.