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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/53

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les mystères de montréal

— Soyez sans crainte, nous allons arranger les choses. Si les Anglais viennent ici, dites que vous ne savez pas ou je suis.

Et il ajouta en regardant Jeanne qui n’osait demander des nouvelles le son fiancé :

— Toi, Jeanne, sois sans inquiétudes, Paul Turcotte est sain et sauf.

Étant monté à cheval, il rejoignit les patriotes un peu plus loin. Échappés aux balles des Habits-Rouges ils discutaient les mesures à prendre. Papineau et Nelson étaient parmi eux. Mais ces deux hommes différaient d’opinion ; le premier disait :

— Ceux qui ne sont pas connu comme patriotes feraient mieux de retourner chez eux et de rester tranquilles pour le moment.

Luc Bourdages répondit :

— Mais, monsieur Papineau, nous n’avons pas de chez nous : nos maisons sont en cendres.

— Vous avez des amis, reprit Papineau, vivez avec eux pour quelque temps.

Nelson différait d’opinion.

— Je ne pense pas comme vous, disait-il à Papineau, étant d’avis qu’on ne doit pas se séparer mais établir notre camp dans un endroit isolé — comme celui-ci par exemple — et grossir nos rangs par des recrues.

Le notaire Duval fut pris pour arbitre.

— Je suis du même avis que Monsieur Papineau,