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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/54

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les mystères de montréal

dit-il, je ne crois pas que cela avance les choses de rester ici… surtout pour nous autres chefs, qui sommes connus… Nous n’avons plus qu’à déguerpir au plus vite… Ce matin même nous irons consulter les patriotes de Moore’s Corner.

— Et ce pauvre Paul Turcotte, dit Nelson, il me semble que nous serions capables d’aller le délivrer !

— Il s’est délivré lui-même, répondit Duval, et en ce moment il gagne la frontière.

— Il nous laisse ?

— Temporairement. Il ne serait d’aucune utilité. Il a été blessé au bras droit et s’est démis un pied en sautant du grenier de la maison des demoiselles Darnicourt où les Anglais l’avaient enfermé.

— Ah ! ils l’ont tenu et ils n’ont pas été assez fins pour le garder.

Connaît-il le sort de son vieux père ?

— Oui et avant de monter à cheval, il a embrassé son cadavre une dernière fois.

— Comment ? le père Joseph Turcotte a été tué ? demanda Papineau avec surprise.

— Oui, répondit Duval, et son fils l’a déjà vengé.

— Comment donc ?

— Le vieillard était à peine tombé que Paul a enfoncé sa baïonnette dans le ventre du capitaine Smith qui l’avait tué…

— Le capitaine Smith, dites-vous ?