Aller au contenu

Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
les mystères de montréal

— Justement… on le soupçonne avec raison de cacher dans ses bâtiments de Saint-Charles, où sa famille s’est réfugiée, des patriotes et surtout Paul Turcotte.

— Ouida…

— En forçant la famille du notaire Duval, vous apprendriez où est le fuyard. Car vous savez, Turcotte aime l’aînée des filles du notaire et il ne fait rien sans qu’il aille lui conter… ah… ah…

Et le jeune marchand, le rival éconduit, poussa un rire qui était laid à voir.

— Vous nous y conduirez ? lui demanda Gore.

— Pardon, colonel : ça me ferait un grand tort dans le comté si l’on savait que j’ai fait ces petites déclarations. Prenez avec vous Guillet, un bureaucrate reconnu, il n’y a pas de danger pour lui.

Cinq minutes après la cavalerie se rangea devant les quartiers généraux du colonel Gore. Ce dernier n’accompagna pas ses militaires dans cette chasse à l’homme. Il confia le commandement de l’expédition au lieutenant Howard. Entre autres choses il lui dit :

— Questionnez surtout la famille du notaire, elle doit savoir où sont les patriotes.

— Vous croyez, colonel ?

— Oui, Paul Turcotte est fiancé à l’aînée du notaire.

Howard monta à cheval et l’expédition partit à la course dans la direction de Saint-Charles.

Guillet un individu cent fois la honte de Saint-Denis et surnommé le bureaucrate, à cause de son esprit de