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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/63

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les mystères de montréal

Pendant ces fouilles, le lieutenant Howard était resté dans la maison. Quand tous ses envoyés furent revenus il se fâcha.

— Vous savez où sont les patriotes et en particulier Paul Turcotte, dit-il aux paysans. Si vous êtes trop lâches pour nous le dire, ces femmes nous le diront.

Il saisit Jeanne Duval et la tira à lui. Boisvert fut prompt à se lever et à lui faire lâcher prise.

— Voyons, allez-vous vous attaquer aux femmes maintenant ?

— Cela est de votre faute ; dites-nous où est Paul Turcotte.

— Il n’est pas ici, on vous a mal renseigné, et je vous conseillerais d’aller frapper ailleurs : je commence à être fatigué de vos perquisitions, répondit Boisvert.

— Tu as tort, dit l’officier sur un ton narquois.

— Vos droits ne vont pas jusque là…

— Tu penses ?

— Non seulement je le pense mais je suis convaincu que les droits d’un militaire ne vont pas jusqu’à violenter les femmes pour leur faire avouer des choses dont elles ne connaissent point le premier mot. Et si vous ne partez pas d’ici à l’instant, c’est que vous abusez des forces qui vous entourent.

Les patriotes firent signe que cela était bien dit et qu’ils l’approuvaient. Howard perdait contenance devant leur mine résolue.

— Allez vous asseoir ! dit-il à Boisvert.