Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE IX

à napierville.


Odelltown est à quatre milles de Lacolle, en gagnant les États-Unis. C’est un village de dix-huit cents habitants : en 1838 il y en avait six cents. Aujourd’hui il y a trois marchands qui font des affaires assez considérables ; en 1838 il n’y avait qu’un colporteur qui promenait ses ballots sur un espace de quatre lieues carrées. C’est en chars que le voyageur se rend maintenant à Odelltown : il y a un demi-siècle, il s’y rendait en charrette par une route étroite et rocailleuse. L’église s’élève au milieu d’une plaine cultivée et qui apparaît jaune en août ; en 1838 elle était entourée de forêts presque impénétrables. C’était un village naissant qui avait devant lui un bel avenir.

Situé sur la route par où passaient toutes les voitures qui entraient au Canada ou qui en sortaient, Odelltown était un point stratégique d’une grande importance.

Les troupes anglaises le comprirent et envoyèrent un bataillon de cinq cents soldats se camper dans l’église, de sorte que les communications des patriotes avec les États-Unis furent interrompues.

C’était afin de les déloger que les patriotes se donnèrent rendez-vous dans les bois environnants.