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le pouce crochu

rages excentriques sont moins fréquentés le jour que la nuit. Les rôdeurs qui s’y embusquent ou qui s’y réfugient pour dormir n’aiment pas la clarté du soleil.

— Mais ne perdons pas de temps, reprit Georges ; il nous en faudra, pour visiter de fond en comble cette masure. Avançons, mademoiselle, je vous prie.

Camille ne se fit pas répéter l’invitation. Elle ne demandait qu’à marcher. Courapied et Georget étaient là peut-être, ensevelis vivants sous les ruines et attendant avec angoisse qu’on les délivrât. Chaque minute de retard pouvait leur coûter la vie.

Elle arriva bientôt devant la façade délabrée de la maison rouge, et elle reconnut sans peine la façade où Amanda s’était montrée et l’entrée du corridor où ses auxiliaires avaient disparu.

Les volets de cette fenêtre étaient restés ouverts. La complice de Zig-Zag n’avait pas pris la peine de les refermer, après le coup de la trappe, et on pouvait en conclure qu’elle s’était empressée de déguerpir avec son amant et son chien.

M. de Menestreau se fit expliquer la scène telle qu’elle s’était passée et lorsque Camille lui eut indiqué le chemin que ses amis avaient pris, il dit :

— Si vous m’en croyez, mademoiselle, nous allons commencer par faire le tour de la maison. Elle doit avoir une porte de derrière, par laquelle les coquins se sont sauvés, et par laquelle nous allons entrer, sans risquer de tomber dans un trou.

Le conseil était bon. Mademoiselle Monistrol le suivit et reconnut que l’autre façade avait encore plus souffert. Le mur présentait de larges brèches, et les parties qui restaient debout menaçaient de s’écrouler. Les briques sem-