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le pouce crochu

tendre qu’il se faisait fort de retrouver l’assassin du père Monistrol.

— C’est quelque intrigant qui aura flairé qu’elle est riche et qui cherche à se mettre dans ses bonnes grâces, afin de l’épouser. Tu ne dois pas souffrir qu’elle se laisse circonvenir par un homme qui n’en veut qu’à son argent. Pourquoi n’avertirais-tu pas ton père de ce qui se passe ? Il n’est pas officiellement son tuteur, mais c’est lui qui administre la fortune, et il a le droit de donner au moins des conseils. Qu’il aille voir la jeune personne et qu’il la mette en demeure de lui présenter ce M. de Menestreau. Quand tu sauras à quoi t’en tenir sur cet individu, tu aviseras. Épouse ou n’épouse pas, c’est ton affaire ; mais commence par déblayer le terrain.

— Tu as raison, je verrai mon père demain matin. Il n’est pas absolument opposé à mon projet de mariage qu’il a deviné, tandis que ma mère n’en veut pas entendre parler.

— Je comprends ça. Mais fais ce que je te dis ; moi de mon côté, je vais m’informer, et à nous deux, nous finirons bien par savoir à quoi nous en tenir sur ton rival et sur l’origine de ses relations avec mademoiselle Monistrol.

Tiens ! Tergowitz a levé la banque et il fait Charlemagne. Il s’en va les mains pleines d’or, de plaques et de jetons. Je raconterai ça demain à ma Hongroise. En attendant, viens faire un tour aux Champs-Élysées, en voiture. Ça t’éclaircira les idées.