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Isebeten ; les Isebeten étaient courts d’esprit, ils parlaient la langue touaregue mais en un dialecte spécial et grossier ; un de leurs rois, Ăkkar, est enterré au pied du mont Ăsekrem, au cœur de l’Ătakôr, dans un tombeau monumental qu’on voit encore. À l’arrivée de Ti-n-hînân, les derniers restes des Isebeten vivaient dans les cavernes des monts Tăé̆ssa ; ils voyaient de loin la plaine blanche d’Ăġanar, la regardaient comme une divinité et la redoutaient. Certains Touaregs plébéiens de la tribu des Dăg-Ṛâli sont regardés comme ayant parmi leurs ascendants masculins des Isebeten. Ti-n-hînân s’établit à Ăbalessa ; elle eut une fille, Kella, de laquelle descendent tous les Kel-Ṛela. Tăkăma eut 2 filles ; de l’une descend la tribu noble de 2d ordre des Ihaḍânâren, de l’autre descendent les 2 tribus plébéiennes des Dăg-Ṛâli et des Ăit-Loaien. Ti-n-hînân donna les palmeraies de Sîlet et d’Ennedid aux 2 filles de Tăkăma, aux descendants desquelles elles appartiennent encore. Longtemps les Kel-Ṛela, les Dăg-Ṛâli et les Ăit-Loaien vécurent seuls dans l’Ăh., peu nombreux, sans chameaux, chassant le mouflon et faisant paître qlqes chèvres leur seule propriété ; ils ne sortaient pas de l’Ăh., ne voyageaient pas, ne connaissaient ni le Tidikelt, ni l’Ăir, ni l’Ăd. Peu à peu, leur nombre crût. Ils excitèrent l’envie des Kel-ăhen-mellen et des Téġehé-mellet qui habitaient le Tidikelt ; ceux-ci, com. les Tăitoḳ, les Oûraṛen et les Touareg de l’Ăjjer, ont une origine différente de celle des Kel-Ṛela et n’ont rien de commun avec Ti-n-hînân ni Tăkăma. Les Kel-ăhen-mellen et les Téġehé-mellet envahirent l’Ăh., se portèrent sur Ennedid où s’élevait alors un village, centre des Dăg-Ṛâli, prirent la village et le brûtèrent ; les Dăg-Ṛâli s’assemblèrent, surprirent leurs agresseurs à Tâhârt dans la vallée d’Oûtoûl, et les massacrèrent presque tous ; ils s’emparèrent de leurs chameaux, et c’est alors qu’ils commencèrent à posséder des chameaux. Les Kel-Ṛela, Dăg-Ṛâli et Ăit-Loaien, continuant à croître en nombre et en forces, commencèrent à sortir de leur pays. De gré ou de force, ils installèrent dans le SW. de l’Ăh. une tribu de l’Ăir, originaire d’Iṅġâl, les Âġouh-en-tĕhlé, à une époque récente. Il y a qlq. générations seulement, ils accueillirent les descendants d’une esclave des Imenân, qui s’alliant aux uns et aux autres et surtout aux Ahl-Ạzzi d’Insalah, formèrent la tribu des Iklân-en-tăousit. Enfin, à une époque très récente, ils contraignirent, par la force, la collection de dix tribus appelée Iseḳḳemâren à quitter le plateau de Tademait (entre Touat, Gourara et Tidikelt), qu’elle habitait, et à venir s’installer sur leur territoire pour les renforcer. Les Kel-Ăh. ne peuvent fixer