Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/108

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ficateur eût la vue obscurcie par la fumée, l’offrande n’en est pas moins tombée au milieu du feu. Chère fille, comme la science communiquée à un bon disciple, ce qui s’est passé ne doit pas être une cause de chagrin. Aujourd’hui même, sous la protection de plusieurs ermites, je t’envoie auprès de ton époux. »

anasoûyâ. Mais par qui notre père Kanva a-t-il été instruit de cette affaire ?

priyamvadâ. Par une voix sans corps qui lui a parlé en vers quand il entrait dans le sanctuaire du feu.

anasoûyâ, souriant. Continue.

priyamvadâ, se servant de la langue sanscrite[1]. « Sache, ô brahmane, que la jeune fille porte un gage de l’amour de Douchmanta, de même que le bois de Sami recèle un germe de feu. »

anasoûyâ, embrassant Priyamvadâ. Chère amie, je suis heureuse, heureuse ! mais en pensant qu’aujourd’hui même on emmène Sakountalâ, j’éprouve un plaisir mêlé de peine.

priyamvadâ. Nous nous consolerons de notre chagrin, pourvu que notre pauvre amie soit heureuse !

  1. Dans les drames indiens, les femmes, les gens du peuple et les bouffons se servent du prâkrit, langage vulgaire dérivé du sanscrit.