Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/118

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Tchakravakî[1] inquiète gémit et semble dire : Ce que je souffre est bien dur !

anasoûyâ. Amie, ne t’imagine pas cela.

« Cet oiseau, sans son ami, passe une nuit que la tristesse rend plus longue ; mais quoique le chagrin de la séparation soit vif, l’espérance la rend supportable. »

kanva. Sârngarava, tu auras à parler au roi de ma part, après lui avoir présenté Sakountalâ.

sârngarava. Que Votre Révérence me donne ses instructions.

kanva. « Après avoir bien réfléchi que nous sommes riches en austérités, et que tu es de famille élevée ; en voyant l’amour dont Sakountalâ s’est éprise pour toi, sans que les parents l’y aient excitée, elle doit être comptée parmi tes femmes, et tu dois lui donner d’abord un rang égal au leur ; le reste dépend delà destinée, et les parents d’une femme n’ont rien de plus à demander. »

sârngarava. J’ai compris vos instructions.

kanva. Ma fille, c’est à toi maintenant qu’il faut donner des conseils. Quoique habitants de la forêt, nous connaissons les affaires du monde.

sârngarava. Rien, en effet, n’est étranger aux sages.

  1. V. p. 64.