Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/117

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sakountalâ. Pauvre petit, pourquoi me suis-tu, moi qui m’éloigne de ceux avec qui je passais ma vie ? Tu as été élevé par moi, il est vrai, quand tu es resté sans mère, aussitôt qu’elle t’eut donné naissance. Aujourd’hui que je te quitte, mon père prendra soin de toi ; retourne donc à l’ermitage ! (En parlant ainsi, elle se met en marche en pleurant.)

kanva. « Arrête, par ta fermeté, les larmes de tes yeux aux cils relevés, car elles sont un obstacle à ce que tu as à faire. Cette route qu’on suit sur la terre s’élève et s’abaisse sans qu’on s’en aperçoive ; tes pas ne peuvent donc manquer d’y être inégaux ! »

sârngarava. Seigneur, l’Écriture dit : Un ami doit être accompagné jusqu’au bord de l’eau. Or voici le bord d’un lac. Après nous avoir donné vos instructions, veuillez vous en retourner.

kanva. Pour cela, allons chercher un abri à l’ombre de ce figuier.

(Tous entourent Kanva.)

kanva, à part. Quel est le message qu’il convient d’envoyer à Sa Majesté Douchmanta ? (Il réfléchit.)

sakountalâ, à Anasoûyâ. Chère amie, regarde ; ne voyant pas son cher compagnon que cache cette feuille de lotus, la