Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/166

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commandement ? Eh bien, écoute maintenant :

« Mouche à miel, si tu touches à la lèvre de mon amie, rouge comme le fruit du bimba, cette lèvre séduisante comme le bouton intact d’un jeune arbrisseau, dont j’ai goûté la douceur avec ivresse dans les fêtes de l’amour, je ferai de toi une prisonnière dans le calice d’un lotus ! »

mâdhavya. Comment n’aurait-elle pas peur d’un châtiment aussi sévère ! (En riant à part.) En vérité, il est fou ! Et moi-même je le suis devenu, en restant ici avec lui. (Haut.) Mais ceci n’est qu’une peinture !

le roi. Comment, une peinture ?

la nymphe sânoumatî. Moi-même, tout à l’heure, je ne m’en apercevais plus ; comment donc se serait-il souvenu que ce n’est qu’une peinture ?

le roi. Pourquoi me rappeler méchamment à la réalité ?

« Tandis qu’avec mon cœur, qui est tout à elle, je goûtais le bonheur de la voir comme si elle eût été là devant moi, ma bien-aimée vient d’être de nouveau changée en peinture par toi qui m’as rendu le souvenir. »

(Il verse des larmes.)

la nymphe sânoumatî. On n’a jamais vu,