Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/92

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stance, mais je n’ai pas ce qu’il faut pour l’écrire.

priyamvadâ. Sur cette feuille de lotus, douce comme la gorge d’un perroquet, grave la lettre avec tes ongles.

sakountalâ, faisant ce qui vient d’être dit. Amies, écoutez donc toutes deux si le sens est convenable ou non.

les deux amies. Nous sommes attentives.

sakountalâ lit. « Je ne connais pas ton cœur, mais jour et nuit, ô cruel, l’amour tourmente violemment la personne qui a mis en toi toute son espérance ! »

le roi, se montrant tout à coup.

« L’amour te tourmente, délicate jeune fille ; mais moi, il me brûle sans cesse ; car le jour ne nuit pas autant au lotus qu’à la clarté de la lune[1] ! »

les deux amies, se levant avec joie, en voyant le roi. Salut à l’objet de ton affection, qui se montre sans tarder !

(Sakountala veut se lever.)

le roi. Non, non ; c’est assez de fatigues !

« Sur la couche de fleurs qu’ils foulent, et parfumés par les filaments brisés du lotus qui se fane si vite, ses membres for-

  1. Le roi fait allusion à sa famille, supposée descendre du dieu de la Lune. Sakountalâ est comparée à une espèce de lotus qui se fane le jour.