Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/12

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Zangmo fut remplie de joie par les paroles de sa servante ; elle fit nettoyer sa maison, la fit remplir de fleurs de toutes sortes et de parfums agréables. Puis ayant fait préparer un divan avec un dais, elle attendit Sounanda.

Celui-ci, de son côté, paré avec luxe d’ornements de tout genre, parfumé avec des odeurs et des fleurs, monta dans un char, et, brillant de jeunesse et de beauté, se rendit avec la servante à la maison de Zangmo.

La courtisane, en voyant ce beau jeune homme paré de toutes les grâces de la jeunesse, dit à sa servante : — Est-ce là le marchand Sounanda ?

— C’est lui-même, répondit la servante.

Zangmo, remplie de joie, récita cette stance :

Charmant jeune homme, en vérité,
Que tu sois noble ou non, riche ou bien sans richesses,
En te voyant riche de ta beauté,
Les femmes de leur cœur ne seront plus maîtresses !

Sounanda descendit de son char à terre et se rendit à pied dans l’intérieur de la maison de Zangmo, qui descendit à la hâte de son balcon, embrassa Sounanda, le fit asseoir sur un divan et lui dit : — Quel est le nom de votre Seigneurie ?

— Je m’appelle Sounanda (grande joie).

— En vérité, votre nom et votre personne se ressemblent. Si votre père et votre mère ne vous avaient pas nommé Sounanda, c’est moi qui vous prierais aujourd’hui de recevoir ce nom de moi.