Page:Foucher - La Vie du Bouddha, 1949.djvu/227

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« Les phénomènes qui naissent d’une cause,
Le Prédestiné en a dit la cause,
Il en a dit aussi la cessation :
Telle est la doctrine du grand Samane. »

Et dès que le rel. S. cette formule de la Loi, la vision claire et sans tache de la Loi se leva pour lui : « Tout ce qui est sujet à la production, tout cela est aussi sujet à la destruction ». (Et il dit à A.) : « Quand bien même la Loi ne serait que cela, tu n’en as pas moins atteint l’état où il n’y a plus de chagrin, état qui n’a pas été vu depuis bien des myriades d’âges du monde ».

« Après avoir montré que les phénomènes naissent d’une cause, le Maître en démontre la cessation ». Et alors, en vérité, pour le rel. Ç., sur-le-champ même, tel qu’il se tenait là, s’ouvrit la vision pure et sans tache de la Loi.

Et alors, ayant compris la Loi, rejeté les fausses doctrines, son attente comblée, ses doutes dissipés, la pensée adoucie, la pensée active, tout son être s’inclinant vers le nirvâna, il dit au rév. Ou. : « rév. Ou., où séjourne ton maître ? » — « Le Maître ? Au Bois-des-Bambous, dans le champ de Kalanda. » Et ayant ainsi parlé le rév. Ou. continua sa route vers la ville de Râdjagriha pour y quêter sa nourriture.

Et alors le rel. S. se rendit là où se trouvait le rel. Moggalâna ; et celui-ci le vit de loin qui s’approchait ; et, l’ayant vu, il lui dit : « Ami, ton moral est plein de sérénité ; ton teint est pur et clair : serait-ce, ami, que tu as découvert l’absence de mort ? » — « Oui, ami, je l’ai découverte. » — « Alors dis-moi, ami, comment tu l’as découverte. » — « Ici, ami, j’ai aperçu le moine Assadji qui se rendait à Râdjagriha pour sa quête…

[Ici s’intercale mot pour mot la répétition de tout le récit qui précède jusques et y compris la formule dite du credo bouddhique déjà citée supra p. 207 :]

Le rel. Ç. se rendit là où se trouvait le rel. Maoudgalyâyana ; et celui-ci le vit de loin qui s’approchait avec un teint pur de la couleur du lotus et un moral plein et l’ayant vu, il lui dit : « Pur et clair est le teint de Ç. et son moral est plein de sérénité. Serait-ce donc que tu as découvert l’absence de mort et le chemin qui y mène ? Comme un lotus épanoui l’étoffe de ton vêtement[1] est pure et claire, et ton moral apaisé. As-tu quelque part obtenu l’absence de mort[2] que de ta personne une aura deux fois plus éclatante irradie ? » — « L’absence de mort, rel. M., je l’ai trouvée et le chemin qui y mène :

Celui-là qui, disent les livres, se manifeste
(Aussi rarement) que la fleur du ficus glomerata dans la forêt[3],
Le Bouddha, ce bloc de splendeur,
Il s’est manifesté, lui, le flambeau du monde. »

À ces mots le rel. M. dit au rel. Ç. : Quelle est la doctrine du Maître ? Quelle est sa prédication ? » À ces mots Ç. répondit à M. :

  1. Nous lisons vastram avec certains mss.
  2. L’amṛtam (cf. p. 147, 32) ne peut être que la délivrance de la nécessité de renaître.
  3. Sur cette rareté de l’apparition d’une fleur sur l’udumbara cf. LV p. 399 l. 15 et 429, 1.