Page:Foucher DissertationSurLaRechercheDeLaVerite.djvu/26

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plus legitime que les hommes se puissent proposer. Contemptis autem cateris quo bona mortaes utant, investiganda, veritati, inservire prosui. Ce sSaint Docteur remarque judicieusement aprés Ciceron, que la Sagesse humaine consiste à chercher la verité, soit que l'on soit assur'de la trouver, ou non. Car quoy qu'il ne dèpende pas de nous de la trouver, il est purtant en nôtre puvoir de la chercher: & quand nous l'avons fait, nous nous sommes acquité de la principale obligation, que nous avons de nous bien servir de nôtre raison.

Le même saint Augustin regardant cette pensée comme importante pour la Religion Chrêtienne, s'applique à détruire un sentiment qu'on attribuoit vulgairement aux Academiciens, Sçavoir, qu'on ne devoit pas chercher la verité,; par ce qu'on supposoit qu'il étoit impossibe de la trouver; sentiment neanmoins qui n'est pas des Academiciens, comme nous le ferons voir aillieurs: C'est donc ce que ce Pere a coulu combatre ayant assez fait connoître aparavant qu'il ne croyoit pas queles Academiciens sussent tombez dans cet erreur à laquelle il déclare la guerre uniquement, ce qui nous fait voir, que Saint Augustin aussi bien que les autres Peres delÉglise ont toûjours fort estimé l'inclination que dieu a donnée aux hommes de chercher la verité.

Il est vray, qui le Chrêtien est principalement obligé de travaillier à acquerir de la vertu en soumettant son esprit & son cœur à l'empire de sa Religion. Mais il ne sçauroit le faire mieux qu'en e faisant sagemet & confor méme