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Page:Foucher de Careil - Hegel et Schopenhauer, 1862.djvu/20

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II
INTRODUCTION.

même sans lesquelles les héros de la tragédie s’égarent ; et que les temps étant plus tranquilles et le calme renaissant dans les esprits, on puisse enfin se demander : Qu est-il resté de ce mouvement ? Quelles idées surnageront au-dessus de ce naufrage ? Tels sont l’origine et le but de ce livre.

La question, comme on le pense bien, a soulevé des controverses, et c’est un de ces procès qu’une même génération ne saurait instruire et juger. L’Allemagne a trompé tout le monde, on s’en défie, et lors même qu’elle invoque la raison de tous et qu’elle se soumet d’avance à ses arrêts, on se rappelle que cette raison bafouée par Hegel était devenue le plastron de son école. Il n’y a pas jusqu’à son retour certain et même officiellement constaté au théisme, qui ne rencontre encore des incrédules[1]. On ne

  1. Rien n’est plus certain cependant. Les rédacteurs de la Revue philosophique de Halle exposaient publiquement dans une préface qui ouvrait en 1852 la nouvelle série des annales de philosophie, la nécessité d’une telle déclaration, et formulaient une reconnaissance explicite des principes du théisme. La Raison, disaient-ils, a besoin de rentrer dans les voies simples et fécondes d’où elle est sortie, et ils avouaient qu’ils ne voyaient pas d’autre salut pour la philosophie. « Il ne s’agit plus, disaient-ils, de combattre pour ou contre la prédominance de telle ou telle école, il s’agit pour la philoso-