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Page:Fougeret de Monbron - Le Canapé couleur de feu.djvu/93

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fut bien difficile qu’Angélique à quelque heure évitât sa rencontre.

Un jour qu’ils se trouvèrent l’un et l’autre au même lieu pour quelque nécessité, Angélique, confuse, voulant s’en retourner avec précipitation, fut arrêtée par cet Italien, qui la complimenta si à propos qu’ils se lièrent dès lors du nœud d’une amitié secrète, qui coûtera bien cher à cette pauvre fille.

L’Italien, qui passait par toute la ville pour un chevalier de Malte qui s’était rendu à Genève pour embrasser la religion réformée, fit demander à Mlle Angélique, qui se faisait nommer la baronne du Farc, dès le même soir, si elle agréerait sa visite.

Notre baronne, que l’honnêteté apparente de l’Italien avait charmée, l’admit volontiers en sa chambre. Après les compliments ordinaires, il l’entretint des raisons de son séjour à Genève, et elle l’instruisit des motifs qui l’y avaient attirée, qui se rencontrèrent les mêmes. Ils contractèrent donc connaissance ensemble, et ces mêmes desseins, qui les avaient conduits là, semblaient les devoir joindre d’une liaison intime.

La première conversation qu’ils eurent ne