Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/113

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sur cette matière ? c’est bien à nous qu’il convient d’être scrupuleux & modestes. Ignores-tu que ce qui nous donne la prééminence sur autrui, que ce qui établit notre mérite, c’est la vanité & l’effronterie ? Ce sont ces vertus suprêmes que nous possédons à un degré si éminent, qui en imposent par-tout en notre faveur, & font voler notre renommée d’un Pôle à l’autre.[1] Voilà certes un langage bien séducteur ; & il n’est gueres possible, en y prêtant l’oreille, qu’on ne se sente quelque démangeaison de jaser. De crainte donc de céder à des arguments si pressants, je me sauverai par une prompte transition de Venise en Etrurie,[2] & mes Lecteurs me suivront à Florence si c’est leur fantaisie.

À considérer la situation de cette Vil-

  1. Il semble qu’un Auteur qui releve ainsi les ridicules de sa Nation, ne s’est point arrogé mal-à-propos le nom de Citoyen de l’Univers. On peut dire à sa gloire, que s’il ménage peu ses compatriotes, il ne leur fait pas injustice.
  2. La Toscane