Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/114

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le, la majesté de ses édifices, la douceur de son climat, les délices de son territoire, on n’a pas de peine à se persuader qu’elle ait été, du temps des Médicis, le siège de la galanterie & le rendez-vous de tous les plaisirs. Il y a apparence qu’elle seroit encore aujourd’hui ce qu’elle étoit autrefois, si le Souverain y résidoit.

J’ai été frappé en y entrant d’un coup d’œil superbe, qu’on m’a assuré n’être qu’un foible crayon de l’ancienne magnificence des Florentins. Je vis une infinité de carrosses aussi lestes que brillants, remplis de Dames & de Cavaliers vêtus d’une richesse & d’un goût admirables. Ce pompeux cortège embarrassoit tellement les rues, que nous fûmes contraints d’attendre plus d’une heure avant de pouvoir passer. Je me persuadai que tant de fracas ne pouvoir être occasionné que par quelque grande fête. Il me tardoit d’être à mon auberge pour m’en instruire. Mais j’eus lieu