Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/129

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La circonstance du mariage de Monsieur le Dauphin avec une Princesse de Saxe, me fit naître l’envie d’aller à Dresde. La petite disgrace que je venois d’essuyer, m’avoit tellement dégoûté de la fréquentation des Grands, que, loin de tenter à me produire de nouveau, je restai constamment dans la foule & gardai l’incognito, charmé de n’avoir plus rien à craindre de la malignité des Jaloux.

La Cour de Saxe a toujours passé pour une des plus brillantes de l’Europe. Je ne sais si elle n’a point enchéri alors sur sa magnificence ordinaire ; au moins est-il certain que je n’ai jamais rien vu de plus somptueux & de plus galant. Nos bons amis de France en furent pour leurs fraix : leurs ajustements couleur de rose & bleu céleste, ne causerent ni la surprise ni l’admiration dont ils s’étoient flattés. Ils eurent la modestie, pour la première fois, de s’avouer vaincus en fait de parures ;