Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/128

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de leur aversion & de leurs mépris !

Je n’ai pas fait un assez long séjour à Berlin, pour en parler du ton de quelqu’un qui auroit eu le temps de le connoître à fond. Je me contenterai de dire que c’est une Ville qui ne sauroit manquer d’être bientôt au nombre des plus florissantes du Monde, par la profession ouverte que le Roi accorde aux arts, à l’industrie & aux talents.

Les Troupes de Prusse sont incontestablement les plus belles que l’on puisse voir. Je crois que l’on pourroit dire aussi les meilleures, s’il est vrai que la bonne discipline fasse le bon Soldat.

Tout a l’air guerrier & militaire à Berlin. On s’imagineroit, à y voir tant de Héros, que c’est moins une Cour que la Résidence de Mars. Cependant, quoique le Roi fasse sa principale occupation des armes & de la science du Cabinet, il n’est point ennemi des plaisirs, & ses Sujets jouissent de tous les amusements des grandes Villes.