Aller au contenu

Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dis-je, que le présent étoit mesquin ; mais, outre que la médiocrité de mes finances ne me permettoit pas de mieux faire, je m’étois abonné à ce prix-là, par économie, chez toutes nos vénérables Matrones. D’ailleurs, à te parler franchement, quand j’aurois eu en ma disposition la caisse du Trésor Royal, je n’aurois point voulu m’exposer à perdre l’amitié & l’estime des Belles par une sotte prodigalité, persuadé comme je le suis du mépris souverain qu’elles ont pour les dupes. Mais dis-moi, je te prie, quel démon favorable t’a transplantée ici, & t’a mise dans cet état d’opulence oh je te vois ? Asseyons-nous, répondit-elle, & tu seras satisfait dans la minute ; car les longs narrés me causent des vapeurs.

Je suis fille d’une blanchisseuse de la Montagne sainte Geneviève. Quant à mon origine paternelle, je n’en ai jamais rien su. Un Carme de la Place Maubert m’a donné les premières le-