Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/44

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où peu de temps après mon arrivée, je fus attaqué d’une fièvre maligne, occasionnée sans doute par quelqu’esprit pestilentiel qui s’étoit glissé dans mon sang pendant mon séjour à Constantinople. Ce qui me le fait croire, c’est une quantité de froncles qui me sortirent de tout le corps, & particulièrement de dessous les aisselles. Si jamais j’ai craint d’aller conférer avec les Anges, ce fut dans le cours de cette maladie qui fut des plus aiguës & des plus longues. Enfin, grâces à mon tempérament, & peut-être à un demi-tonneau d’Apozemes qu’un boureau de la Faculté me fit avaler, j’en échappai. À peine fus-je rétabli, que je jettai la plume au vent pour savoir quel chemin je prendrois, car j’avois formé le projet, avant de revoir l’heureuse Albion,[1] de parcourir la plus grande partie de l’Europe. Le sort me mena en Italie.

  1. L’Angleterre.