Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je repéterai ici, de peur qu’on ne l’ait oublié, que ne voulant être ni journaliste, ni Compositeur de voyages, je ne m’arrêterai point à faire le plan des différents endroits où j’ai passé, ni à retracer les mœurs & les coutumes des Peuples que j’ai pratiqués. Il n’y a déja que trop de fastidieux ouvrages de cette espece dans le monde : ce n’est pas la peine que j’en augmente le nombre par des imitations ou des redites. Le seul but que je me propose, est de jetter sur le papier les réflexions que je fais en me promenant, ainsi que le hazard & l’occasion me les suggerent. Il s’en présente une maintenant à mon esprit que ma franchise ne me permet pas d’omettre ; c’est qu’après avoir beaucoup vu, je me trouve un peu moins sot, sans en être devenu meilleur :


Cælum, non animum mutant, qui trans mare currunt.


On a beau changer de climats, le ca-