Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui étant averti que la multitude s’en prenoit à lui, se retira prudemment. En effet, il n’eut pas le dos tourné, que le miracle se fit. Il y aura peut-être des esprits vétilleurs qui attribueront ce prodige à la malice des Prêtres. C’est leur affaire. Quant à moi, je sais ce que j’en dois croire.

Dans la plupart des Villes d’Italie on baptise les Théâtres du nom de quelque Saint, comme les Églises. Celui de saint Charles à Naples est un des plus grands & des plus superbes édifices que l’on puisse voir. Il y a six rangs de loges. J’y vis représenter l’Opéra devant Leurs Majestés. C’étoit justement le jour de la Fête du Roi. La Cour étoit en grand gala, c’est-à-dire, des plus brillantes. Si mes yeux furent satisfaits de la beauté du spectacle, mes oreilles le furent médiocrement du son mélodieux des voix par la difficulté de les entendre. Il me semble que dans un Pays où l’on chante & où l’on ne hurle pas, des Salles de