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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/119

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des yeux & du discernement que pour découvrir le mérite d’autrui, sans oser connoître le vôtre ? » Mais, lui repartis-je, supposé que j’aie quelque mérite, & que je ne l’ignore pas, en suis-je moins fondée à me défier des sermens des hommes ? N’en trompent-ils pas tous les jours qui valent mieux que moi ? Ah ! Monsieur le Chevalier, si on exigeoit de vous des assurances de la sincérité de vos sentimens, vous seriez, peut-être, bien embarrassé. « Quoi, reprit-il, me croiriez-vous assez double ?… » Je vous croirois, interrompis-je, comme les autres, qui disent les trois quarts du tems, ce qu’ils ne pensent pas, & promettent souvent ce qu’ils n’ont nulle envie de tenir. Par exemple (au moins, ceci n’est que pour badiner) avouez que vous auriez été un peu déconcerté, si je vous avois pris au mot, quand vous m’offrites votre diamant. « Madame, repliqua-t’il d’un ton presque piqué, avant de former des jugemens au desavan-