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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/124

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mes du Royaume les plus distinguées par leur mérite personnel & par leur naissance. Ne pourroit-on pas imputer une pareille folie à la vanité, à un sot désir de faire parler de soi ? En effet, il semble que nous donnions l’être à nos Amans. Tel qui auroit toujours été confondu & comme anéanti dans la foule, dès qu’il est attaché à notre char, il n’est plus permis de l’ignorer : c’est un homme à la mode. Combien de méprisables Publicains qui n’auroient jamais été connus, s’ils ne nous avoient point fait part de leurs rapines & de leurs concussions ? C’est nous qui tirons ces gens-là de l’obscurité, & consacrons leurs noms par les dépenses exorbitantes où nous les plongeons. N’est-ce pas à Mademoiselle Pélicier que d’Ulisse doit sa réputation ? Car il est des réputations de tous genres. C’est, sans contredit, cette incomparable Siréne qui a enrichi nos fastes de l’histoire de ce célébre Israëlite. Grace au vol qu’elle lui a fait de ses diamans,